Revenir à l’essentiel

Publié le par Bridezilla

Revenir à l’essentiel

Revenir à l’essentiel

J’ai été moi aussi une bride-to-be et de cette période de ma vie m’est restée l’habitude presque compulsive de surfer sur TOUS les blogs, sites Internet, magazines en ligne et tout ce qui peut se rapprocher de près ou de loin au mariage.

J’aime les photos des mariés si lumineux, si confiants dans la vie, le sourire de ceux qui ont pris le parti de se lancer dans l’aventure du mariage et ses mystères.

J’aime comparer les thèmes, voir les déco utilisées, les angles de photos etc.

Oui, mais voilà, en fin de comptes on retombe toujours sur la même chose et je me suis souvent demandée, pourquoi le jour du mariage (et non pas l’engagement lui-même) est devenu une surenchère de détails, d’originalité, de luxe, de m’as-tu-vu.

J’ai parfois l’impression que les futures bride (et les futurs groom) imaginent ce jour comme la finalité grandiose de quelque chose, tous les espoirs sont fondés sur ce jour précis, cette robe particulière, cette couleur de table. Comme si le moindre détail qui semble vital pouvait apporter plus de bonheur et de reconnaissance que l’engagement lui-même.

Je te vois froncer les sourcils ma petite fiancée, tu te dis sûrement : « Mais qu’est-ce-qu’ elle a Bridezilla ? Elle ne se rend pas compte de l’importance de mes faire-part Do It Yourself sur mon thème Camping-des-glaïeuls ?????? Elle ne voit pas combien c’est important que mon bouquet soit assorti aux gilets des garçons d’honneur de Chéri et aux ballerines de mes témoins ??????? Comment peut-elle parler comme ça ???? Elle doit être frustrée de son propre mariage ! »

Que nenni ! Ou disons : « pas tout à fait » pour être exact.

J’ai erré pareillement que la plupart des futurs mariés dans les limbes du choix du thème : « Papillon ? Harry Potter ou Club de pétanques de Zézé-les-Martigues ? », j’ai passé des mois entiers à me demander comment occuper mes invités pendant les séances photos, j’ai épluché toutes les possibilités, comparé les prix et finalement abandonné. J’ai traversé l’épopée de la recherche de la Précieuse en me réveillant la nuit trempée de sueur froide en me demandant régulièrement si je n’allais pas finir par me marier en survêtement, je me suis beaucoup interrogée sur les souvenirs que laisserait mon D-day à mon entourage, à mes amis, j’ai regretté cent fois le thème choisi, le resto réservé, la forme de la pièce montée, ma robe trop simple, mon mariage trop intimiste.

J’ai regretté surtout la vitesse à laquelle la journée est passée, le tourbillon qui t’emporte, tu le verras et qui fait que tu ne participes pas à grand-chose. Mon D-day est passé à la vitesse de l’éclair, je ne me souviens pratiquement pas de la cérémonie civile, je me suis retrouvée de ma chambre à la voiture de mon père, de la voiture devant le maire, du maire à la chocolaterie (où je n’ai même pas mangé un chocolat ni bu un seul café), de la chocolaterie au restaurant et à la pièce montée et en claquement de doigts je me suis retrouvée en culotte dans la chambre de mon appart, ma précieuse sur un cintre et une impression de vide dans l’estomac.

Un vide qui est toujours présent six mois plus tard. Et qui ne s’explique ni parce que le thème de mon mariage n’était pas le bon, ni parce que je n’avais pas de Photo Booth ni de stand de barbe à papa, pas de déco DIY ni même de déco du tout, pas parce que ma robe n’était pas la robe de princesse que j’avais imaginé petite fille, pas parce que je m’étais brouillée avec mon frère et que son absence à mon mariage s’est révélé un détonateur de beaucoup de choses mais parce que mon Jour J s’est révélé n’être que la continuité de quelque chose que nous avions commencé à construire mon chéri et moi sept ans auparavant.

Le mariage ce n’est pas le réveil de La belle au bois dormant. Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants. On ne sera pas plus beaux, pas plus riches, pas plus amoureux après une cérémonie à 50 000 euros ou à 500. Que notre thème est été traditionnel ou original, notre déco faite par nos blanches mains ou par un wedding-planner, qu’on ait choisi un wedding cake ou une pièce montée de dix étages, ce n’est qu’un jour dans une vie et qui ne détermine en rien ce que l’on est ni ce que l’on fera de ce jour-là, de cette union-là.

Un beau mariage fastueux où tout le monde s’amuse, où l’argent est déployé à foison ne mettra pas les protagonistes à l’abri d’un divorce ou de soucis de couple. Un mariage sans rien, comme nos grand-mères l’ont vécu pendant la guerre ne signifie pas que le couple ne durera pas et que nos mamies regrettent de ne pas s’être mariées en robe d’organza blanche.

Sur les blogs, dans les magazines on ne parle du mariage qu’en terme d’organisation, de tradition, de cérémonie laïque ou religieuse, de thème de soirée, de traiteur et de fleuriste.

Réussir la journée de son mariage est très gratifiant en soi, surtout dans cette société où le paraître est plus important que tout. Mais réussir son Mariage, son Union est plus primordial à mes yeux que d’offrir un feu d’artifice flamboyant à ses invités et de passer la nuit de noce à s’engueuler sur la cravate du marié qui n’était pas coordonné au bouquet de la bride (je n’exagère pas ça arrive !).

Est-ce-que finalement sur les blogs et dans les magazines on ne devrait pas revenir à l’essentiel du mariage et laisser un peu de côté les stands de sucreries, les chaises retro, les fleurs de saison, les dîners fins et les alliances en or 25 carats ?

Revenir à l’essentiel et sur ce qu’est en réalité le mariage : la continuité de votre histoire d’amour avec ses hauts, ses bas. Il me semble que Coco Chanel disait : Le mariage c’est d’abord la robe, ensuite, accessoirement c’est le mari ». Finalement c’est bien cela que l’on fait aujourd’hui : on mise tout sur une fête et des détails en oubliant l’essentiel : « Quand mon homme (ma femme) sera vieux (vieille), quand il (elle) n’aura plus de dent, qu’il (elle) sera malade et au bord de la mort, quand la passion sera partie, les enfants aussi et qu’il ne restera que le quotidien de deux personnes, est-ce-que je choisirai encore mon mari (ma femme) comme je l’ai choisi aujourd’hui ? »

Revenir à l’essentiel finalement c’est se poser la question qui fâche, celle qui peut tout changer, est-on prêt à s’unir vraiment à cette personne-là ? Est-on prêt à tout supporter, le bon, le mauvais, la vie qui passe, le temps qui nous change tous autant que nous sommes et dans cette société de consommation sommes-nous prêts à ne consommer que ce que la personne choisie peut nous procurer ?

Quand on a la réponse à cela, finalement, a-t-on besoin de lancer de colombes ou de danser sur Que je t’aime de Johnny ? A-t-on besoin de s’entourer de dix demoiselles d’honneur en robes mauve pétale, de faire des sourires de façades à deux cent invités dont on ne connait même pas la moitié ?

Mon essentiel, comme le chante Emmanuel Moire dans la comédie musicale Le roi soleil c’est quand je m’endors en tenant la main de mon mari, celui-là et aucun autre maintenant et quand nous serons vieux et moches, parce que c’est le seul qui sache qui je suis réellement, qui m’encourage, me porte quand je suis fatiguée, me fait rire quand je pleure et m’écoute quand je hurle dans la nuit de la vie. C’est celui qu’il me fallait même sans carrosse ni cheval blanc, même sans réception au Carlton ni vin d’honneur au Dom Pérignon. Même sans thème retro ni mille détails de pro pour notre jour de mariage. Chaque jour est une cérémonie : celle de l’essentiel de la vie, lui, moi et nos enfants et le temps qui passe et ce que nous en faisons.

Et vous, quel est votre essentiel ?

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